Il y a de nombreuses raisons à vouloir s’associer quand on est expert-comptable. Mais il peut aussi arriver qu’on doive se séparer – pour des motifs tout aussi divers. Que faire en ce cas ? Le départ d’un associé peut constituer l’occasion d’une nouvelle dynamique pour tout le cabinet.
Pourquoi se séparer d’un associé dans un cabinet d’expertise-comptable ?
Les relations entre associés d’un cabinet d’expertise-comptable ont beau être généralement solides, certaines circonstances peuvent conduire à la nécessité de se séparer. Commençons par un rapide panorama de ces situations où changer d’associé s’impose.
- Un départ en retraite décalé pour cause de différence d’âge : si l’un des associés doit se retirer dix ans avant l’autre, la perspective de séparation est certaine, et il faudra s’y préparer.
- Les difficultés personnelles : accidents de la vie, problèmes de santé, obligations familiales, nul n’est à l’abri de changements qui affecteraient sa capacité à participer pleinement au cabinet.
- Les divergences : des parcours que l’on imaginait parallèles s’éloignent… jusqu’à devenir irréconciliables.
- Divergence des objectifs individuels. Elle peut tenir à la différence de fortune entre les associés, par exemple après un héritage important. Ou à d’autres motifs encore plus personnels.
- Divergence de vision d’avenir pour le cabinet. Si la stratégie d’entreprise n’est pas unanimement partagée entre les associés, cela peut conduire à des tensions, et éventuellement à une séparation… comme dans toute entreprise.
- Divergences de management : Le recrutement est difficile, le turn-over s’accélère : le management n’a jamais été aussi crucial qu’aujourd’hui. De mauvaises décisions, ou certains comportements, peuvent mettre en jeu la pérennité du cabinet – et rendre la décision urgente.
- Les conflits : Il peut arriver que des différences de personnalité qui s’accentuent au fil du temps, des problèmes de communication, et des ressentiments accumulés, finissent par gripper, voire bloquer le fonctionnement du cabinet.
Associé de Viou & Gouron, le spécialiste français de la cession des cabinets d’expertise-comptable, Laurent Charrier se souvient : « L’une des premières opérations dont je me suis personnellement occupé était un important cabinet, spécialisé dans le secteur agricole. Les associés voulaient vendre… mais ils ne voulaient plus se parler ! Lors de la signature de l’acte, il a fallu les installer dans des salles séparées…».
« Heureusement, les cas semblables s’avèrent très exceptionnels, reprend-il. La profession comptable est une profession raisonnable, et les confrères ont un ADN d’indépendants. Les associations sont des mariages dont ils connaissent les enjeux et les risques – qu’ils vérifient chaque jour chez leurs clients. Ils signent un pacte d’associé où sont mentionnées des conditions de sortie, etc. On retrouve, le plus souvent, cette sagesse professionnelle au moment de la séparation ».
Comment changer d’associé quand on est expert-comptable ?
Selon les spécialistes de Viou & Gouron, le départ d’un associé, qu’il soit spontané ou provoqué, constitue dans tous les cas une occasion exceptionnelle de se poser de bonnes questions. « Pour bien rebondir, il est indispensable de repenser son cabinet. Quels objectifs lui donner ? Quels défis devra t-il relever ? Sa structure lui permettra-t-elle d’aborder les changements à venir dans les meilleures conditions ? Le remplacement d’un associé par un autre est-elle susceptible d’apporter au cabinet ce qui lui manquait ? ». Les réponses ne sont pas forcément aussi évidentes qu’il y paraît… puisqu’il s’agit d’avenir !
Ensuite, il faut considérer les options qui s’offrent à l’associé (ou aux associés) restant :
- Racheter les parts du sortant ? Il va falloir les financer. Comment ? « Se ré-endetter à cinquante ans passés, ça ne fait pas forcément plaisir », avoue Laurent Charrier. Tout particulièrement quand les taux sont élevés.
- Séparer les activités ? « Cela peut être assez simple dans le cas d’une structure déjà filialisée, avec une clientèle bien identifiée. J’ai vu le cas à Paris récemment, où nous avons pu céder à un tiers le portefeuille du sortant, qui avait développé une clientèle sectorielle spécifique ».
- Faire monter progressivement au capital un jeune expert-comptable (comme un mémorialiste en stage au cabinet) ? « Il faudra l’aider à monter son dossier de financement ».
- Entrer dans une logique de rapprochement avec un cabinet plus important ?
- S’associer avec un cabinet similaire au sien ?
D’une manière générale, souligne le spécialiste, il ne faut pas chercher à remplacer l’associé vendeur poste pour poste. « La recherche de l’homme ou de la femme idéal(e) s’avère extrêmement aléatoire. Au-delà des contacts personnels que chacun peut avoir, la mission de Viou & Gouron est de trouver le meilleur acheteur possible, pour le cédant comme pour le cabinet, ses collaborateurs et ses clients. Et cet acheteur est le plus souvent un autre cabinet d’expertise-comptable. »
Une étape clé : la valorisation
La valorisation des parts du cédant constitue un moment fondateur de la démarche. Il faut tomber d’accord sur une valorisation qui apparaisse juste et équitable à chacune des deux parties. D’où l’intérêt de faire appel à un intermédiaire comme Viou & Gouron, qui pourra donner une évaluation précise, tenant compte aussi bien de l’activité et du portefeuille clients que des multiples et montants constatés récemment lors de cessions similaires.
La valorisation de Viou & Gouron constituera une référence bâtie sur l’expérience et sur l’actualité des cessions. C’est la somme à laquelle le cabinet pourrait prétendre dans le cas d’une vente en totalité. Elle constitue une base sur laquelle les associés pourront commencer les discussions quant aux rabais concédés sur les parts du minoritaire sortant.
Par où commencer ?
Pour bien préparer une cession, l’anticipation demeure toujours la règle « Une visibilité à deux ans est idéale, et, à un an, reste parfaitement gérable », rappelle le spécialiste, qui précise : « Venez voir Viou & Gouron une fois que votre perspective sera claire. Vous savez que cet associé partira à plus ou moins brève échéance, ou vous avez décidé de vous en séparer. Vous nous expliquerez la situation, en toute confidentialité, et nous explorerons ensemble les alternatives qui s’offrent à vous. Si vous le souhaitez, nous évaluerons méthodiquement la valorisation de votre cabinet sur le marché. Et une fois le mandat signé, nous vous accompagnerons jusqu’à l’étape suivante de votre aventure professionnelle. »